Pierre Waché : la RB21 n’a pas réagi comme espéré
Le Français, directeur technique de Red Bull, dresse un bilan contrasté des essais hivernaux. L'écurie autrichienne est celle qui a le moins roulé à Bahreïn en raison de plusieurs problèmes techniques et se dirige en Australie avec des incertitudes.
Des doutes chez Red Bull ? Après les trois journées d’essais à Bahreïn, l’écurie autrichienne est restée plutôt discrète et n’a pas véritablement fait sensation, à l’inverse des années précédentes. Les statistiques parlent d’elles-mêmes. L’équipe de Milton Keynes est celle qui a réalisé le moins de tours durant ces tests, avec seulement 304 tours bouclés. Un chiffre qui s’explique par plusieurs problèmes techniques rencontrés par les pilotes (dysfonctionnement du refroidisseur dans le moteur en raison d’une fuite pour Lawson lors de la deuxième journée, notamment). Combinés aux nombreux drapeaux rouges brandis pour des faits insolites (vitre brisée, panne d’électricité sur le circuit ou encore présence d’un bus près de la piste), les essais de Red Bull n’ont pas été idéaux.
Pourtant, tout avait bien commencé pour l’écurie autrichienne. Lors du premier jour, Lawson avait signé le meilleur temps durant la matinée et Verstappen le troisième de la journée. Les deux coéquipiers avaient ce jour-là bouclé 132 tours et étaient en confiance dans la monoplace. De bonnes sensations qui ont aussi été partagées par Pierre Waché, le directeur technique de Red Bull. « Aujourd’hui a été une bonne journée de travail avec les deux pilotes », a déclaré le Français à GpBlog. « Avec Liam le matin, nous avons essayé de faire quelques changements de réglages pour voir comment la voiture y réagissait, puis l’après-midi, lorsque nous sommes passés à Max, nous avons poursuivi le programme avec un changement de réglages différent pour voir comment nous pouvons comprendre la voiture pour les deux prochains jours d’essais. »
Jeudi et vendredi : des journées contrastées
Malheureusement, les deux journées suivantes n’ont pas donné les mêmes résultats. Jeudi, les essais de Lawson ont été perturbés par un problème technique. Le vendredi, des drapeaux rouges ont aussi limité le temps de piste du quadruple champion du monde, alors que l’équipe pensait profiter de l’occasion pour tester de nouvelles pièces, en particulier un nouveau modèle d’aileron avant.
Après trois jours de tests, la satisfaction n’est pas vraiment présente dans le clan autrichien. Malgré des journées mitigées, Pierre Waché est convaincu que l’écurie va dans la bonne direction cette saison. « Ce n’était pas un test aussi fluide que nous l’espérions, mais il vaut mieux détecter certains problèmes ici que plus tard, et c’est pour cela que nous sommes là : pour comprendre la voiture », a-t-il affirmé.
« La météo n’était pas en notre faveur et pas très représentative de ce circuit, mais nous avons essayé d’explorer le potentiel de la voiture et de comprendre comment elle réagit à différents réglages, et je pense que nous y sommes globalement parvenus. Je ne suis pas aussi satisfait que je pourrais l’être, car la voiture n’a pas toujours réagi comme nous le voulions, mais elle va dans la bonne direction. »
Une monoplace instable nécessitant des évolutions
Malgré tout, l’écurie est consciente qu’elle doit encore travailler pour mieux performer. Si la RB21 ressemble fortement à la RB20 de la fin de saison, certains problèmes n’ont pas encore été corrigés. Sur les vidéos onboards diffusées par la F1, on voit une monoplace qui manque parfois de stabilité, avec plusieurs blocages de roues pour Max Verstappen. De son côté, Lawson a également subi l’instabilité de la Red Bull avec un tête-à-queue lors du premier jour.
Si l’ingénieur français est certain que Red Bull figure toujours parmi les quatre meilleures équipes, il a du mal à situer son écurie dans cette hiérarchie. « Je pense qu’il est très difficile d’établir une hiérarchie pour Melbourne sur la grille en ce moment : vous voyez que quatre équipes semblent assez rapides, y compris nous, mais nous n’avons pas trop regardé les autres équipes, nous avons essayé de nous concentrer sur notre programme. »
Il reste donc deux semaines à Red Bull pour trouver des solutions. Depuis trois ans, l’écurie autrichienne démarre toujours l’année par une victoire. Néanmoins, cette saison pourrait marquer une rupture avec cette tendance. La concurrence est désormais plus forte que jamais et le Grand Prix d’Australie le 16 mars prochain promet d’être riche en rebondissements.